Né à Londres en 1970 d’un père italien et d’une mère britannique, Faccini est un digne représentant de la grande tradition anglophone des singersongwriters. Admirateur sans borne de Leonard Cohen, cousin spirituel de Nick Drake — comme le confirme la composition « To Be Sky » qui ouvre I Dreamed An Island —, Faccini distille depuis 1977 et ses débuts avec son groupe Charley Marlowe, un folk aérien, subtil et lettré, à l’image de ce musicien passé sur les bancs du très élitiste et prestigieux Eton College, à Windsor. Depuis plus de quinze ans et ses premiers pas en solo sur la maison de disque amiénoise Label Bleu (Leave No Trace, 2004), Faccini a construit une discographie conséquente et multiplié les collaborations avec des instrumentistes tels qu’Ibrahim Maalouf et Vincent Ségal, amoureux des répertoires d’Afrique et d’ailleurs. Son style — et c’est justement en cela qu’il se démarque de ses héros folk — est influencé par toutes ces musiques extra-occidentales : I Dreamed An Island en est l’exemple le plus abouti. Pour laisser libre cours à son imagination débordante et pour embrasser ses multiples inspirations, Faccini a créé son propre label, il y a tout juste trois ans, Beating Drum. Un label sur lequel il joue le rôle de producteur et avec lequel il peut également développer ses autres dons : car notre éclectique quadragénaire se mue en peintre et photographe à ses heures, et participe au design de ses productions en créant parfois lui-même les enluminures, l’artwork qui orne les pochettes des disques de Beating Drum. Aujourd’hui retiré de la vie citadine et installé dans les montagnes cévenoles, Piers Faccini, artiste total, indépendant, se fait discret mais s’impose véritablement comme l’un des musiciens folk les plus incontournables de sa génération.
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